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Les 6 choses que je retiens de 2016 !


Chercher les bonnes résolutions est une démarche qui m'est plutôt étrangère. Comme s'il s'agissait de devenir son propre censeur, de s'arrimer à sa volonté, de penser un avant et un après.

On considère tous que le 1er janvier relève un peu de cette grande page blanche un peu flippante, où l'on semble partir de 0, où tout est à (re) écrire. On voit devant soi les 12 mois de l'année, avec cette même sensation qu'au pied d'une montagne à gravir.


Alors, plutôt que de commencer à gravir cette montagne à toute allure, en s'essoufflant avec des résolutions qui nous gâchent le plaisir de l'ascension, pourquoi ne pas s'arrêter pour regarder un peu derrière nous le paysage que nous laissons, et le chemin d'où nous venons?


Avant même l'ascension, sentir dans tout notre corps, tout le bagage de nos qualités, nos forces, qui nous seront nécessaires.


Pour le trouver, je vous propose de revisiter votre année, et de vous poser cette question simple : de toutes les épreuves que j'ai traversées, heureuses ou difficiles, qu'ai-je appris, qu'ai-je intégré dans ma vie ?

C'est un exercice profondément libérateur et vivifiant. Il nous donne cette énergie créatrice pour continuer notre route.


Voilà ce que je retiens de mon année 2016.


- Laisse parler ton corps, renonce à la volonté de tout maîtriser par le mental

« Il faut avoir une grande musique en soi si l'on veut faire danser la vie ».



Dès que je déroule mon tapis de yoga, je me glisse dans les premières postures, je ressens alors mon corps qui exulte, qui se libère, qui sort de sa carapace. Il permet à ma tête de se mettre au repos, d'accepter une inversion de la situation, un déplacement du centre de gravité.


Au fur et à mesure de l'année, en dehors de mon tapis de yoga et même sans prendre de postures, j'ai essayé de me connecter le plus souvent possible à cette sensation. Juste en me reliant à mon corps, en le déroulant par la pensée, en interrogeant chacune des parties, des articulations, des groupes musculaires : comment suis-je installée, quels muscles je suis en train de contracter inutilement, où sont nichées mes tensions et pourquoi?

Pendant ce temps, le mental s'apaise, se décentre, il cesse de mouliner dans le vide. Il fait équipe avec le corps, à qui il donne la parole. Et le langage du corps est beaucoup plus puissant, authentique, direct et spontané que celui du mental qui complique tout, qui freine nos élans.


En écoutant mon corps, en lui donnant la parole, j'ai appris à lui faire confiance, dans sa capacité à me guider, à donner le meilleur de moi, et surtout à me faire ressentir le plaisir d'être en vie, d'aimer et d'être aimée.

Et je découvre chaque jour avec émerveillement et gratitude, de quoi il est capable pour moi : me protéger de la maladie, me relier à la vie par la respiration, l'énergie de l'alimentation, me donner ma liberté de me déplacer, de courir, de marcher ….



-Prends soin de ton corps, comme d’un temple où tu prends plaisir à habiter chaque jour.

«Crée une vie à l'intérieur de laquelle tu te sen bien, pas une vie qui paraît bien de l'extérieur ».





Nous sous-estimons tellement les besoins de notre corps ! Naturellement, nous avons tendance à le faire passer après tout le reste :

- du matin au soir, nous mangeons sur le pouce, soit trop peu, soit trop, absolument pas attentifs au fait que nous sommes en train de recharger nos batteries.

- nous faisons subir à notre corps des mouvements et postures agressives et stressantes ;

- nous rechignons à pratiquer une activité physique par manque de temps ou d'énergie, en remettant toujours à plus tard, plus loin ; nous finissons par le faire, mais suspendu juste à la perspective de la fin de séance !

-nous n'écoutons le langage de notre corps que lorsque la maladie ou les douleurs nous mettent à l'arrêt.


Ce que je décris a plus ou moins été mon rythme de vie pendant toute l'année. Passionnée de yoga et de sport, très attentive au contenu de mon assiette avec mon alimentation végétarienne, je n'arrivais cependant pas à me sentir en bonne forme, tout le temps fatiguée, lasse, sans pouvoir récupérer toute l'énergie que je dépensais. Un changement progressif s'est instauré avec ma pratique du yoga et mes consultations ayurvédiques et naturopathiques, en cours d'année.


J'ai alors pris conscience de toutes mes « fuites d'énergie » quotidiennes. Je prétendais respecter mon corps, en lui infligeant un rythme qui ne lui permettait jamais de récupérer. Tout le temps dans le faire, souvent soucieuse de l'après, je n'étais jamais profondément reliée à mes sensations corporelles et à mes réels besoins.

Les ajustements que j'ai opérés sont assez simples. Ils procèdent tous de ce désir profond, de « prendre soin de notre corps comme s'il s'agissait d'un temps sacré ». Cette expression, m'est venue lors d'une longue sortie en running au mois d'octobre 2016.


Cela paraît simple, mais (ré) apprendre à écouter son corps relève d'un (ré) apprentissage. Le langage du corps demande le silence du mental. Juste pour sentir physiquement, et non écouter notre petite voix qui nous dicte ce qui doit être fait.


Prendre soin de notre corps, cela signifie soigner toutes les sources d'énergie physique et mentale. Nous pouvons instaurer des activités physiques régulièrement, suivies de certains rituels : périodes de repos, de silence et d'immobilité, prendre le temps de soigner sa peau, ses cheveux, de se masser en utilisant des produits naturels. Soigner son alimentation, en s'intéressant au contenu de son assiette : varier les différentes sources d'énergie, les goûts, les textures, les saveur, en prenant le temps de déguster tranquillement, dans de bonnes conditions, dans des assiettes agréables....

Autant de petits cadeaux à nous offrir au quotidien, sans modération.



- N'attends pas de l’autre qu’il devine tes émotions, tes besoins, tes sensations. Prends l’initiative de communiquer, et prends l’entière responsabilité et prise en charge de ceux-ci. Dans l’écoute de l’autre, tu peux y chercher de l’empathie, de l’attention, du soutien, de la présence et de l’amour. Le reste ne regarde personne d’autre que toi.

« Je suis responsable de ce que je dis, je ne suis pas responsable de ce que tu comprends ».



Trop longtemps j'ai passé sous silence mes véritables besoins, comme on mettrait un mouchoir dessus. « Ça n'est pas important », « c'est égoïste ». Cette diète m'a rendue incapable d'exprimer correctement mes besoins, le moment venu. « Je me sens » ou « J'ai besoin de » … s'est souvent transformé en «TU es trop ceci, ou pas assez cela, Tu ne me donnes pas assez de ci, ou trop de ça... ».

C'est tellement plus facile de rendre l'autre responsable de ses besoins, émotions, ressentis ! Mais cela ne fait pas vraiment grandir, et a tendance à polluer ses relations.


Au cours de l'année 2016, j'ai découvert la pratique de la communication non-violente, au détour d'une formation professionnelle ( voir un de mes précédents articles) et cela m'a beaucoup aidée par la suite. Cela n'invite pas seulement à choisir ses mots pour mieux communiquer. Cette pratique invite beaucoup plus profondément à revisiter notre rapport aux autres et à nous-mêmes. A nous considérer dans toute notre humanité, à faire connaissance avec nos forces et nos limites, sans les juger ni les commenter. A en faire de même pour ceux qui nous entourent. Et d'instaurer, entre l'autre et moi-même ce lien qui nous unit, tout en me et en le protégeant. Intégrer profondément que l'autre n'est pas responsable des émotions et des besoins qui jaillissent en moi, même si je voudrais me persuader que c'est LUI le responsable. Non, il n'est responsable que de son comportement, pas de mon vécu interne. En revanche, si je lui explique et lui décris ce que JE ressens, et de quoi J'ai besoin, il pourra peut-être mieux me comprendre, me connaître, et surtout m'aider. Au pire, il ne se sentira pas concerné, mais il y a peu de chance qu'il soit en colère contre moi.


Cette approche m'a également permis de me sentir protégée, intacte, en de nombreuses circonstances. Car ce que je m'applique à moi est également valable pour l'autre qui est responsable de ses propres ressentis et besoins. La preuve en est : vous prenez deux individus différents, et l'exposez à un comportement donné. Si vous les interrogez sur leurs ressentis et besoins profonds, il est certain qu'ils ne vous répondront pas la même chose, chacun de nous ayant une sensibilité différente.


- Accepte le caractère cyclique de la vie, des évènements.

« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera ».



Pour une infinité de raisons, liées à son état de santé, aux mauvaises nouvelles qui s'accumulent, à l'échelle d'une journée, d'une semaine ou de plusieurs mois, certaines périodes de la vie deviennent de véritables épreuves.

Et puis un jour, un événement après l'autre, tout redevient plus facile, léger, simple et heureux, sans avoir modifié grand chose. Un afflux de bonheur et de bonnes nouvelles nous reviennent, nous ne savons pas comment faire pour les retenir, pour n'en perdre aucune miette. Cela se reproduit, ainsi de suite, par cycle. Or, attachés à notre stabilité, nous dépensons une énergie folle à comprendre, et à lutter contre le caractère cyclique de la vie. Comme si nous tentions de lutter contre le rythme des saisons, contre notre chronobiologie, contre notre cycle hormonal etc...


C'est une des expériences les plus importantes pour moi cette année : placer mon énergie dans d'autres préoccupations que de pester, et de lutter contre cette nature des choses, que nous appelons le « Karma » en yoga. Certes, je ne parle pas de sombrer dans le déterminisme. Juste de sentir que l'essentiel de notre vie ne se situe pas dans ces fluctuations que nous traversons. Derrière le caractère cyclique de la souffrance, ses émotions négatives, de l'agressivité que la vie nous inflige parfois, la pénibilité, il y a une vitalité intacte que rien ne peut atteindre. Et celle-là, elle est stable, permanente tout au fond de nous. Elle constitue notre repère quand tout vacille. A chacun de l'identifier lors du retour au calme en yoga, avec la méditation ou d'autres approches de la relaxation.


- Avance pas à pas, ne te focalise pas sur la ligne d'arrivée.

« Ne comptez pas les jours, faites que les jours comptent ».



C'est une expérience que la pratique de la course à pied m'a transmise. Le plaisir que j'ai de courir me vient du rapport privilégié avec la nature, de l'exercice physique aussi. Mais une autre dimension est encore plus importante à mes yeux : l'attitude mentale.

Dans la course à pied comme dans toute activité, nous pouvons adopter 2 états d'esprit différents :

-soit la considérer de manière utilitaire : je fais cela car cela me permettra de … au risque de reporter notre bonheur à des « plus tards » fortement hypothétiques. Et c'est dommage, car nous passons certainement à côté de plein de découvertes.

-soit la considérer pour elle-même : je fais cela, ici et maintenant. Notre journée devient alors une succession de « moments vrais », où nous investissons chaque pas, chaque mouvement physique ou mouvement de la pensée, chaque interaction avec l'autre, sans autre arrière-pensée que la volonté de la pleine présence.


Alors de la même manière que j'ai appris à transposer le yoga dans ma vie quotidienne, la course à pied inspire ma manière d'être au monde. Tous ces arbres, ces lumières, ces odeurs qui jalonnent mon parcours, ils constituent toutes ces rencontres auxquelles je ne m'attends pas, que je ne connais pas par avance. Ils méritent donc toute mon attention. En revanche, je sais que je vais arriver à un endroit donné, à une heure donnée, que je ressentirai certainement le plaisir de la course terminée, il n'y a pas vraiment de surprise à cela. Dans la vie de tous les jours, il en va de même : la beauté et le plaisir de la vie se nichent dans tous ces détails du quotidien que nous ne ne percevons plus car nous avons l'esprit tourné vers l'étape d'après.

En faisant l'expérience de l'ici et maintenant tout au long de cette année, j'ai ressenti beaucoup moins de fatigue, de pression, d'inquiétude et d'impatience. C'est une décision de chaque instant, un choix de rediriger notre énergie et notre présence.


- Aucune voie n’est tracée, c’est toi à toi de créer ton chemin.

« Tes rêves te demandent de risquer, de délaisser le confort d'exister dans le monde, d'être différent, de déranger, de croire en toi ».



Cette phrase, nous l'avons entendue des milliers de fois. Pourtant, en 2016, elle résonne d'une manière tout à fait singulière pour moi.


Je termine cette année, pleine d'un nouveau souffle de vie, pleine d'espoir. Celui que l'on ressent justement lorsque ses projets, ses sensations, ses besoins, commencent à danser autour de soi parce qu'on s'autorise enfin à leur donner forme et vie. Je me rends compte qu'on peut toujours vouloir maîtriser les évènements de la vie, les rencontres, avant de pouvoir commencer à se lancer. Être suffisamment sûr, sécure, s'agripper à sa zone de confort Et puis ensuite, on peut toujours avoir une idée précise du chemin qu'on veut se donner. Mais la vie se chargera toujours de déjouer nos plans, avec un événement ou une rencontre inattendue, une main tendue ou une porte fermée. Avant d'avoir commencé à marcher, on ne peut avoir qu'une vague idée, un vague projet de notre arrivée. Alors, autant commencer à marcher avec son propre bagage et dérouler ce que rien ni personne ne pourra faire à notre place. En prenant le risque d'essayer, de se jeter dans le vide, on est souvent surpris de constater que les évènements ne se déroulent pas comme prévu, et souvent en mieux.


Passer des projets à leur concrétisation, du rêve à la réalité. Passer de la culture de la peur à la juste responsabilité. En restant dans le monde des idées, en les empêche d'éclore dans la vraie vie. On projette dans notre film intérieur nos inhibitions, nos appréhensions, autant d'empêchements que nous considérons comme réels. Cela nous donne autant de bonnes raisons de ne jamais passer à l'action.



Pour moi, cette dernière grande avancée, c'est la combinaison des 5 autres : en prenant soin de mon corps, je peux davantage écouter ses messages, ses besoins, en baissant le son de la petite voix, de l'égo qui parle tout le temps. Ainsi, j'apprends à mieux identifier et nommer ces besoins, pour moi mais aussi vis à vis des autres. D'autres formes de relations sont possibles, je me fais plus confiance, à moi et aux autres. Ce faisant, je passe de la peur, de la crainte, du préjugé à l'action, à la rencontre, sans autre plaisir que celui de voir se dessiner de nouvelles perspectives, de nouveaux chemins. Je prends l'entière responsabilité de ce cheminement, en sachant que je peux aussi compter sur les autres. Au fil des évènements, j'accepte que les choses ne se passent pas aussi bien que prévu, en y reconnaissant le caractère cyclique de la vie, en lâchant-prise face à ce que je ne peux maîtriser.


Alors, si je n'avais qu'un souhait, c'est que toute notre créativité, votre imagination, vos projets puissent trouver forme et vie, et vous apportent une joie que vous ne soupçonnez même pas encore. Si certains jours, cette joie est assombrie, n'oubliez jamais que la lumière n'est jamais bien loin. Faites vous confiance, et continuez d'avancer.

Sans oublier de vous entourer de ceux qui illuminent votre chemin...



Je vous embrasse !








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